Les conséquences du porno sur la santé… mentale et physique
On ne va pas se mentir : les conséquences du porno pour la santé mentale et physique sont nombreuses et graves…
1. Une perte d’efficacité sexuelle
Pour le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, auteur du livre La chair et le diable aux éditions Odile Jacob, la consommation d’images pornographiques produit une accumulation de dopamine qui conduit à une désensibilisation des récepteurs sensoriels, comme si ceux-ci se lassaient de répondre devant tant d’insistance et à une perte d’efficacité pendant les rapports sexuels. L’imagination, brouillée par des images insistantes, se fait aussi au détriment du réel et de la relation. Ainsi le porno a des conséquences désastreuses voire destructrices sur les relations de couple et la confiance en soi.
2. Pour les garçons, un mauvais exemple qui dégrade l’image de la femme (et réciproquement)
Dénuées de sentiments et d’amour, les images et vidéos pornographiques se moquent des besoins réels de la femme en matière de sexualité. Ce derniers ne sont absolument pas pris en compte : ni nécessaires caresses préliminaires, ni besoin de douceur et de tendresse, e. Les garçons dont l’éducation sexuelle est prodiguée par ces films X traitent donc leurs partenaires sans ménagements. Ainsi la pornographie engendre violences sexuelles, allant parfois jusqu’au viol : le contraire d’une sexualité responsable et respectueuse de l’autre.
3. Pour les jeunes filles aussi, un mauvais mimétisme (et vise versa)
Les sites pornographiques véhiculent une vision de la sexualité où seule compte la performance, enjolivant bien souvent les ébats pour des besoins d’audience. Les jeunes filles, souvent persuadées qu’elles doivent être « sexy et dociles » avec leurs partenaires, cherchent inutilement à rivaliser avec les « porn-stars ». Elles endossent alors le rôle de gentilles « sex-friends » soucieuses d’être dans le coup !
Elle se croient-elles obligées de multiplier rapports sexuels avec des positions de plus en plus risquées – sadomasochisme, etc. – ouvrant aussi la porte à l’échangisme ou d’autres comportements à risque. Celles qui ne réagissent pas en traitant l’homme comme un bout d’entrecôte, comme le veut le porno, se retrouvent alors piégées, frustrées du plaisir sensuel féminin. Elles se détournent alors de ces hommes-là pour préférer les femmes. On est loin de l’apprentissage du don de soi, dans le respect des corps, pour offrir à l’autre ce qu’on a de meilleur. Et quand elles restent hétérosexuelles, bon nombre de jeunes femmes ne veulent tout simplement plus avoir de rapports sexuels, comme l’explique la gynécologue Pia de Reilhac, Présidente de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, mettant en garde contre l’influence des films X sur la vie sexuelle des jeunes adultes (1) :
« De plus en plus de jeunes filles nous disent qu’elles n’ont pas de plaisir avec leurs partenaires. On observe une grande détresse. Certaines se confient et me disent, « je ne veux plus avoir de rapports », « je n’y arriverai plus », « c’est nul », « ils sont tous pareils ». Ces jeunes femmes, qui n’ont pas encore 25 ans, n’aiment pas faire l’amour avec leur partenaire qui imite les acteurs pornos. »
4. Le porno, accoutumance qui devient vite une addiction
Les psychanalystes estiment à 5 % le nombre des Français victimes d’une addiction au sexe, mêlant l’addiction physique au sexe réel, et l’addiction au porno (2).
En effet, le porno suit le schéma classique de toute addiction, qui se caractérise toujours par :
– l’impossibilité fréquente de contrôler un comportement visant à produire du plaisir
– la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives.
On parle justement d’addiction :
– lorsque le besoin l’emporte sur le désir, lorsque la sensation remplace la relation.
– lorsqu’un comportement envahit le champ des plaisirs possibles et devient prioritaire et impérieux pour obtenir du plaisir ou apaiser une tension.
– lorsque la passion générée par cette addiction l’emporte sur la raison.
Comme toute addiction, le porno conduit fatalement à des pratiques de plus en plus « hard ». Facile d’accès à cause de la gratuité du Net, la spirale est infernale.
Comme pour tout processus addictif, les modifications progressives du comportement de consommation au porno suivent différentes étapes :
- Initialisation à travers l’impact du plaisir pris à la consommation (récompense, « liking »)
- Recherche de ce plaisir, poursuite des comportements de consommation par des habitudes qui s’appuient sur des automatismes mentaux (apprentissage, conditionnement, « learning »)
stade - Consommation croissante de vidéos de plus en plus « hard » pour éviter les conséquences émotionnelles négatives de l’absence de consommation, l’effet plaisir initial perdant de son importance (survalorisation cérébrale de la consommation, « wanting »)
stade - Perte de contrôle de la consommation avec besoin compulsif de consommer (« craving ») ;
Contrairement à la drogue, l’addiction au porno ne donne pas d’overdose causant la mort immédiate, mais en revanche isole l’individu, le conduisant au « burn-out » sexuel et parfois même à la dépression avec toutes les autres conséquences que cela peut avoir sur la santé physique et mentale, parfois même jusqu’au suicide, sans compter les conséquences sur l’entourage (violences).
Alors, peut-on s’en sortir ?
Et toi, que penses-tu des conséquences du porno pour ta santé ? Viens en discuter avec nous par chat’ (écoute anonyme et gratuite) :
Notes
(1) Article du Parisien : Sexualité des jeunes adultes : « La pornographie fait des dégâts graves »
(2) Source : Santé Magazine.