La masturbation à deux, c’est faire jouir notre partenaire sans pénétration. Est-ce c’est bien sain ? Posons-nous la question : que voulons-nous vivre ?
Voulons-nous nous donner, nous recevoir, ou nous prendre, nous capter, posséder l’autre, regarder l’autre jouir ? Voulons-nous nous unir, communier à la joie d’une relation intime ? La maturité sexuelle est un long chemin d’apprentissage qui demande du temps et beaucoup d’attention à l’autre.
Osons le dire franchement : la masturbation à deux est une impasse sur ce chemin, elle mène dans le temps à vivre une sexualité parallèle avec du plaisir certes, de la sensualité certes, mais pas une communion conjugale. On met le pied dans un monde l’on ne se donne pas totalement l’un à l’autre. L’un ou l’autre s’abstient de se donner. Ce n’est pas complet. L’un a du plaisir, pas l’autre (ou beaucoup moins) : le couple n’entre donc pas dans une sexualité conjugale.
Pire : la masturbation à deux peut mener à d’autres dérives dans lesquelles la recherche du plaisir elle même devient une fin en soi, par exemple avec la pornographie ou les sex toys. Rappelons donc que l’orgasme n’est pas une fin en soi, il est le résultat, le fruit d’une union et d’une communion d’amour. S’il est recherché pour lui même, on se coupe de l’amour véritable, durable, total. Rappelons aussi que la communion du couple se manifeste totalement (corps, cœur, esprit) dans l’union conjugale.
Pour faire grandir la communion dans sa vie conjugale, il est nécessaire que chaque geste soit ordonné au don total de soi, sans retard, sans retour et sans restriction (règle des 3 « R »). C’est pourquoi l’on peut dire que le plaisir n’est pas une fin en soi mais qu’il est un cadeau… dans une communion conjugale d’amour. On peut l’accueillir, le vivre et même l’accueillir lorsqu’il est le fruit de la communion parce que le but, l’essentiel c’est la communion de deux êtres qui s’aiment d’un grand amour.
L’un des signes qui tend à prouver qu’on favorise la communion des époux est lorsque la paix est présente entre les époux et non pas l’insatisfaction, l’énervement, etc. Or la masturbation à deux est aussi le signe d’un décalage entre deux êtres, l’un ne sachant peut-être pas attendre l’autre, ce qui peut être synonyme de frustration et de tension. N’entretenons donc pas ce décalage et au contraire retrouvons la pleine harmonie sexuelle et charnelle à travers un don total de soi, dans la pleine communion de deux personnes qui s’aiment !
Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez en parler avec nous par chat’ (anonyme et gratuit) !
Pour aller plus loin :
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Notes
Ce que dit le catéchisme de l’Eglise catholique de la luxure et de la masturbation :
§2351
La luxure est un désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir sexuel est moralement désordonnée, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union.
§2352
Par la masturbation, il faut entendre l’excitation volontaire des organes génitaux, afin d’en retirer un plaisir vénérien. «Dans la ligne d’une tradition constante, tant le magistère de l’Église que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné». «Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité». La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de «la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine» (CDF, décl. «Persona humana» 9).
Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’immaturité affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres facteurs psychiques ou sociaux qui peuvent atténuer, voire même réduire au minimum la culpabilité morale.