- Lire aussi : Le chemsex, c’est quoi ? –
Le 17 octobre dernier, le député LFI Andy Kerbrat est interpellé avec 1,35 g de 3-MMC, une drogue de synthèse de la famille des cathinones, financée sur son enveloppe de député, et dont il comptait faire usage lors d’une soirée chemsex.
Les dangers du chemsex
Dans le chemsex, les prises sont intrinsèquement liées à des pratiques sexuelles débridées. On cherche à « planer » pour se désinhiber et oublier les risques de MST (Maladies Sexuellement Transmissibles), IST (Infections Sexuellement Transmissibles) et VIH en s’adonnant à des partouzes et à des pratiques « hard »… Certains dispositifs médicaux encouragent malgré eux cette mise en danger : c’est le cas de la PrEP, une prévention au sida que de plus en plus de HSH (Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes) utilisent pour se passer de préservatifs lors des rapports.
Au-delà des risques sanitaires, les conséquences sont aussi graves sur les plans physiques et psychologiques. Le risque le plus important est celui de l’addiction, comme avec la pornographie. Le sexe et le contexte social sont des portes d’entrées à la consommation mais cela peut devenir une dépendance dont la personne ne sait se séparer et qui oblige la personne à recommencer, souvent même contre sa volonté. Exactement comme avec le porno, le plaisir sexuel étant la clef du circuit de la récompense.
Des conséquences dramatiques pour la santé physique et mentale
Dans les divers problèmes rencontrés, il y a d’abord le « bad », qui est la chute post-euphorie, après la récompense : un mélange de tristesse suicidaire et de maux physiques (douleurs de ventre, fièvre, frissons etc.). Ensuite viennent l’absence de productivité et l’hébétude. Il faut malheureusement préciser que les « marathons » chemsex peuvent durer jusqu’à 3-4 jours sans repos et sans autre alimentation que la drogue ou presque !
La notion du temps disparaît et le retour au réel s’accompagne d’un tel épuisement que plusieurs consomment alors de la drogue pour « tenir », incapables de reprendre sinon le cours de leur vie. La perte de leurs moyens peut devenir permanente et travailler, conduire ou interagir avec les autres se fait toujours sous l’emprise de produits. Ils sont un danger pour les autres en plus d’eux-mêmes (cf. l’affaire Palmade), parfois jusqu’à mort d’êtres humains! Le cas du conjoint de Jean-Luc Romero a fait du bruit, mais beaucoup d’autres décès ne sont pas relayés par la presse.
Comment s’en sortir ?
Pour endiguer le phénomène et sortir du chemsex, des suivis en addictologie existent, ainsi que des lieux de cure de désintoxication. Des associations se mobilisent. On peut en sortir ! Mais en revenir est un véritable parcours du combattant, dans lequel la personne addict au chemsex doit accepter de voir la réalité de son addiction et de se faire aider. Les rechutes sont nombreuses et souvent décourageantes, en raison de l’annihilation de la volonté du patient.
Dans le documentaire ci-dessous, le témoignage d’Aubin résume ses enjeux. Comme lui, de plus en plus de victimes du phénomène prennent la parole pour sensibiliser et éviter cet enfer à d’autres. Les jeunes accros au chemsex ont parfois débuté en fin de collège une dépendance qui dure plusieurs années ! Mais la bonne nouvelle, encore une fois, est qu’on peut en sortir.
Et toi, qu’en penses-tu ? Viens en discuter avec nous sur le chat’ ! (discussion anonyme et gratuite)
Pour aller plus loin :
- Chemsex : qui est concerné ? Comment se développe-t-il ?
- Chemsex, retour sur 15 ans d’usage de drogue en contexte sexuel, rapport de l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT)
- Le documentaire complet ci-dessous : Chems’, plongée dans la spirale du sexe et de la dépendance
Notes
(1) Le chemsex, pratique illégale qui ravage des vies : une synthèse de Corentin Rahier pour La Sélection du Jour, librement adaptée pour SOSporno.net. Article à retrouver dans son intégralité sur LSDJ.