Comment assouvir son désir sans avoir recours à la pornographie?
C’est une question qui revient fréquemment. Déjà, le fait de ne pas vouloir avoir recours à la pornographie est une bonne chose car ses effets nocifs sont connus . Ensuite, penchons-nous sur le terme « assouvir »
1. Assouvir
Le Larousse donne la définition suivante du mot « assouvir » : « Satisfaire, apaiser un besoin, une envie, un sentiment violent ». Deux mots, déjà peuvent faire réfléchir.
* Le premier est « besoin ». Mais quel est ce besoin ? Est-ce naturel comme nous avons besoin de manger pour ne pas dépérir ? Par exemple, ce besoin contribuerait-il à un plein épanouissement ? Mais la réalisation de notre désir est-elle vraiment nécessaire à notre épanouissement ? Pourquoi alors, les moines, quand on les voit ou discute avec eux, nous apparaissent-ils épanouis ? Personnellement, je préfère le terme « apaiser » qui introduit une notion de calme. Il est tout à fait possible d’être apaisé sans que ce besoin ait été réalisé.
* Nous en arrivons ainsi au deuxième mot : « violent ». Le besoin est violent. D’où la question suivante : la violence est-elle nécessaire pour la réalisation de tout désir ? Si c’est le cas, réfléchissons alors sur notre relation à l’autre : si nous désirons, quelqu’un, cela signifierait que le recours à la violence serait obligatoire…
2. Quel est notre désir ?
Il nous faut aller plus loin pour se poser la question de la nature de notre désir.
* Il peut s’agir d’un plaisir solitaire. Soyons clair, ce n’est pas cela qui nous rendra heureux car l’homme est fait pour se donner dès lors, il y a un risque de frustration. De plus, que faisons-nous de notre corps ? Nous n’en sommes pas propriétaires (car mon corps n’est pas un objet) et n’avons pas à l’utiliser à notre guise, pour faire n’importe quoi.https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-petite-philo/suis-je-proprietaire-de-mon-corps-5831338
* Si c’est un désir de relation à l’autre posons-nous la question de savoir ce qu’il/elle représente pour moi : un simple objet qui sert à la réalisation de mon désir ? Un être à part entière que je respecte dans ce qu’il/elle est et à qui je veux me donner pleinement ? Et dans cas, pourquoi ? Un simple plaisir éphémère qui n’est pas mauvais en soi, mais qui laissera toujours sur sa faim… ?
En conclusion, le risque, en voulant assouvir forcément un désir, est de tomber dans l’immédiateté : je suis un simple animal qui obéit à ses instincts primaires. Or, si nous avons une intelligence, c’est pour réfléchir et comprendre que ce n’est pas le désir qui doit nous commander mais c’est le contraire. Et, en acceptant d’être patient, de maîtriser calmement nos pulsions, nous pouvons contribuer à un bonheur plus durable, construit sur du solide et raisonné.
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« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Lévitique 19 ;18