Le chemsex, c’est quoi ? Qui est concerné ? Comment se développe-t-il ? Revue en détails cette pratique à hauts risques qui peut aussi provenir d’une addiction à la pornographie, comme l’avait déjà souligné l’Académie de médecine en 2023.
Le chemsex : de quoi s’agit-il ?
Le chemsex est une pratique sexuelle à hauts risques dans laquelle les partenaires se droguent pour décupler leurs sensations, augmenter leurs performances sexuelles et se désinhiber. Une étude de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), parue en octobre 2024, dresse un bilan sur l’évolution du chemsex depuis quinze ans.
Qui est concerné ?
Qui concerne-t-il en France aujourd’hui ? Surtout pratiqué en clubs et milieux festifs avant 2010, le chemsex a basculé dans la sphère privée, particulièrement chez les particuliers. Par ailleurs, le « chem’s » concerne surtout les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) : 13 à 14 % d’entre eux ont eu ce genre de rapport l’an passé, dont 5 à 7 % lors de leur dernier rapport sexuel. Les milieux libertins (hétéros, bi…) ou d’autres pratiques individuelles y ont aussi recours.
Comment se développe le chemsex ?
La pratique du chemsex bénéficie d’une promotion quasi généralisée, qui passe aussi par les réseaux sociaux, la télévision ou les applications mobiles. Elle est même souvent expliquée en détails et encouragée.
Établir des chiffres précis reste complexe car la détention et l’usage de drogue sont illégaux : les consommateurs se cachent. Pour les seuls HSH, ils seraient entre 100 000 et 200 000 personnes selon un rapport remis au Ministre de la Santé en 2022. Le bilan de l’OFDT fait état d’une croissance rapide, notamment chez les très jeunes dont c’est parfois la première expérience sexuelle. Cette réalité est déjà si importante que la Mutuelle étudiante propose déjà une prévention.
Au cœur du processus, l’accès facilité aux substances illicites est un facteur aggravant. Il est même déconcertant de voir avec quelle facilité les « chemsexeurs » se procurent leurs cocktails explosifs. L’enquête menée par France 3 AURA le prouve : commander en ligne et se faire livrer à des prix dérisoires est un jeu d’enfant. Au « menu » : du GBL (le gameux GHB), des cathinones (dont la 3-MMC est le produit phare) et plus récemment, la kétamine utilisée pour le slam, des injections de cocktails drogues/dopants sexuels. Leur commerce alimente toute une économie souterraine contre laquelle il est devenu très difficile de lutter (2).
Pourtant, il existe des solutions pour en sortir.
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Pour aller plus loin :
- Le chemsex, c’est quoi ? L’avis de l’Académie de médecine
- Chemsex, retour sur 15 ans d’usage de drogue en contexte sexuel, rapport de l’Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT)
- Le documentaire complet ci-dessous : Chems’, plongée dans la spirale du sexe et de la dépendance
Notes
(1) Le chemsex, pratique illégale qui ravage des vies : une synthèse de Corentin Rahier pour La Sélection du Jour, librement adaptée pour SOSporno.net. Article à retrouver dans son intégralité sur LSDJ.
(2) Voir aussi LSDJ n°1920 ou Charlotte d’Ornellas, le 05/09/2023 dans Face à l’Info.