50% des agressions sexuelles perpétrées par des mineurs sont dues à l’addiction au porno, a estimé en mai la Commissaire à l’enfance de Grande-Bretagne, qui réclame des mesures plus « robustes » pour protéger les enfants. Selon ses chiffres, les jeunes commencent à être addict au porno dès 13 ans et 1/10e des jeunes de 16 à 21 ans tombent dans cette addiction dès 9 ans.
« Je pense que nous avons plus que jamais des arguments en faveur de la mise en place des protections les plus solides pour les enfants en ligne. Aucun enfant ne devrait pouvoir accéder ou regarder de la pornographie », a martelé la Commissaire à l’enfance du Royaume-Uni, Rachel de Souza, selon The Guardian.
Selon son rapport, qui s’est penché sur 379 transcriptions d’interrogatoires policiers dans des dossiers d’agressions sexuelles impliquant seulement des mineurs, environ 50% d’entre eux référaient à des actes sexuels violents vus précédemment sur des sites porno.
Parmi tous les dossiers qui concernent ces mineurs, de nombreux cas d’agressions physiques, comme des actes de strangulation, d’étouffement ou encore des claques, ont été répertoriés. Plusieurs d’entre elles étaient aussi accompagnées d’injures.
Des mineurs très accros au porno
Dans plusieurs dossiers, l’agresseur aurait par ailleurs reconnu avoir un rapport malsain ou excessif à la pornographie, l’un d’entre eux ayant même confié avoir été « vraiment très accro au porno ».
Dans d’autres cas, l’abuseur a fait référence à des actes pervers qu’il avait vus sur des plateformes, selon ce que la victime aurait décrit aux policiers, ou encore qu’elle sentait avoir été traitée comme « une pornstar ».
En moyenne, les jeunes impliqués dans ces agressions sexuelles sont tombés dans la pornographie dès l’âge de 13 ans. Pire encore, un dixième des jeunes de 16 à 21 ans ont commencé dès l’âge de 9 ans, selon les données rapportées par The Guardian.
La Commissaire anglaise à l’enfance a aussi estimé qu’il faudrait « inverser la tendance des méfaits de la pornographie aux enfants », en proposant des mesures « robustes », comme des vérifications d’âge obligatoire et des lois en conséquence, ainsi que des amendes salées pour les plateformes porno contrevenantes.
Une autre méthode serait une première identification avec paiement 0€ par carte bancaire, comme on sait le faire dans d’autres domaines. Par ailleurs, ces chiffres soulignent l’importance d’une prévention à mener auprès des jeunes dans les écoles, avec les associations compétentes luttant contre le développement de cette addiction.
En France en 2022, un rapport sénatorial, suivi d’un rapport de l’académie de médecine, puis d’une enquête de l’Arcom ont levé le voile sur l’extrême danger que présente la pornographie pour la jeunesse comme dans la vie adulte.
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Pour aller plus loin :
- Porno : proxénétisme, violences… l’enfer du décor (rapport sénatorial)
- L’Académie de médecine pointe les nombreux dangers du porno
- Que fait le porno aux femmes ?